La journée est plutôt nuageuse, il fait même brumeux. Ça n'annonce jamais rien de bon, avec le brouillard Sena ne peut rien voir. Elle vit dans une ville à l'écart de tout sur le plus haut point du village. Comme c'est dimanche la jeune fille s'occupe du potager de sa grand mère qui est trop veille pour faire le faire. L'épais nuage blanc recouvrant le sol l'empêche de voir sa maison. Elle a horreur de ce sentiment, de l'inconnu.
La terre est tellement polluée qu'il est devenu impossible de cultiver sans pesticide. Le bio n'existe plus. Certains fruits et légumes ne sont même plus cultivables. C'est assez dur de ce nourrir sainement à cet époque.
Ah. Grand mère regarde la télé, elle peut l'entendre jusqu'ici. La pauvre est un peu sourde. Grand-mère est un peu vieux jeu. Elle ne veut pas se faire soigner et modifié son implant. Elle trouve que « ça fait partie du cycle de la vie et qu'on a pas à le modifier. ». Elle avait vécu une enfance ou ça n'existait pas encore, c'est assez récent. Les implants détectent la maladie et la détruisent de l'intérieur. Les médecins ne sont même plus utiles.
La télé ne produit plus de sons.
Ça alors.. Cela n'arrive pas souvent. L'écran général se met en route. C'est une genre de très grand télévision qui s'affiche dans le ciel. Elle permet a quiconque de voir et d'entendre les informations importantes. Sena lâche ses outils très attentive à ce qui va se dire. Le président du conseil apparaît dans son costume impeccable, noir et blanc, propre et lisse.
-Bonjour, Bonsoir. Ceci est une information de la plus haute importance qui vous concernent. Alors veuillez bien écouter. Petits et grands. Femmes et hommes. La planète est surpeuplée. C'est indéniable. Le conseil et moi même avons décider d'une réforme radicale qui aidera notre belle planète a retrouver sa splendeur d'antan. Nous allons organiser un jeu ou le peuple est la vedette. Vous êtes la vedette. Bien sûr il est important de garder une cohésion, c'est pourquoi nous nous sommes exclus de la réforme. Nous sommes indispensables. Le but est...
Tuer pour vivre.
L' homme se mordit la lèvre. Se retenait-il de sourire ?
-Les règles sont simples. Il n'y en a pas. Tuer qui vous voulez, quand vous voulez avec n'importe quel méthode. La morale n'a plus de sens à compter de ce jour. Maintenant, vous avez une date limite qui va s'afficher sur votre poitrine dés la fin de ce discours. Si elle expire, l'implant de naissance vous fera exploser. Pour augmenter ce nombre il vous suffit de l'additionner avec celui de la personne que vous assassinerai. Comprenez, ce n'est pas une purge. Quand le nombre d'habitants aura bien baissé nous arrêterons le massacre. Ce message passera pendant toute la journée pour la bonne compréhension de chacun. Bon jeu.
Et il disparu pour réapparaître la seconde d'après. « Bonjour, Bonsoir. Ceci est.. »
Pendant un instant son regard resta coincé sur le visage grave de ce monstre. Puis il fut attiré par une étrange lumière bleu sortant de sa poitrine. Il y sentit une vive douleur dans sa nuque qu'elle toucha par réflexe. Le chiffre 1 apparu , elle se frotta bêtement le sein comme si il eut été une tâche. Mais rien ne fit. Sa première réaction fut la panique. Puis elle pense aux enfants, si fragile et naïf. Les personnes âgées, sans défense et.. Grand mère !
Ce foutu brouillard n'avait pas disparu et il l’empêchait de voir où elle allait. Elle trébucha de nombreuses fois avant d'entrer dans sa maison. Elle trouva son aïeul assise dans le canapé avec ce même 1.
-Mamie tu as vu ? C'est une blague?! Quel jour sommes nous ? Pourquoi tu l'as aussi ? Il faut qu'on parte ! Fais tes bagages ont y va !
La vieille femme attrapa le bras de sa petite fille le plus calmement du monde.
-Je ne vais nul part. Je ne peux pas quitter cette maison. C'est bien trop de souvenirs de..
Sena la coupa nette, elle devait divaguer.
-Ne dit pas de bétises ! Je nous trouverai un endroit chouette où personne ne nous trouvera. On vivra normalement et.. et...
-Vivre n'a plus de sens a partir d'aujourd'hui. Il faut survivre. Tu comprend ? Une femme de mon âge ne peut as tuer.
Soudainement le visage de la rousse s'empourpra de larmes.
-Je ne peux pas tuer non plus..
-Tu vas vivre, qu'importe la situation. Tu vas trouver une solution parce que tu es la fille la plus courageuse et débrouillarde que je connaisse. Tu m'entends ? Tu va vivre pour moi et tes parents. Rappelles toi d'où tu viens et tu pourra faire ce que le cœur d'interdit de faire.
La jeune fille tomba en larmes dans les bras de sa grand-mère. Elle pleurait aussi bruyamment qu'une enfant. La dame retira la fleur qui liait ses longs cheveux gris pour la coincer dans ceux de sa protégée.
-Le lotus. Symbole de persévérance. Il pousse qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige. Il s'adapte et reste aussi beau que fort. Comme toi Sena.
Alors qu'elle écoutait attentivement le discours de sa grand mère de sa bien aimée grand mère elle entendit la porte s'ouvrir. Dans la panique elle n'avait pas fermé derrière elle.
-Ici vivent une vieille et sa mioche. Ce sont des proies faciles.
-Mamie !
-Va t'en ! Monte en haut ! Cache toi !
Elle s'apprêtait à partir quand elle fut retenue.
-Bats toi d'accord ?
Elle était encore prête à pleure mais ce retenue pour ne pas montrer sa faiblesse. Elle l'embrassa une toute dernière fois longuement avant de courir se réfugier dans sa chambre. La veuve aurait choisi une mort naturelle. Mais c'était encore mieux de se sacrifier pour un bourgeon. Les intrus aperçurent la fleur fanée et n'hésitèrent pas à arracher sa dernière pétale. L'esprit tranquille et reposé elle mourut.
Sena n'entendit que le bruit de la masse s'enfonçant dans la chair. Pas un cri. C'était devenu totalement silencieux. En pleurant silencieusement elle débarrassa son armoire de ses vêtements et s'y cacha. Elle s'étouffa pour que les meurtriers ne l'entendent pas. Elle aurait voulu les frapper, crier, se venger contre le monde pour avoir l'avoir tuer égoïstement.
Ils montèrent les escaliers. A chaque portes qu'ils rencontraient les vis tombaient pour que la porte cède et tombe lourdement sur le sol. Il étaient munis de gros outils pour que sa fasse un tel bruit. La peur la faisait souffrir. Son ventre se tordait alors que son cœur la poignardait. Ils avaient passés la salle de bain, se sera la chambre de grand mère puis la sienne. Rapidement elle examina la situation. La seule chose qui pouvait lui servir d'arme était le barreau où les cintres étaient accrochés. En le retirant elle se cogna aux parois.
-Reste ici, moi je vais voir dans la pièce d’à côté j'ai entendu du bruit.
Le premier individu quitta la pièce pour visiter sa chambre. Elle se colla à la seule ouverture de l'armoire et l'aperçut vraiment.
-Ou te cache tu petite souris ? Ta grand mère te cherche, on veut juste t'amener à elle.
A l'intérieur elle bouillonnait. Comment pouvait-il parler d'elle ? COMMENT ?
Il observa chaque recoins. Ses yeux rencontrèrent ceux de Sena. Une sueur froide traversa son dos. Quand il s'approcha elle pût voir du sang sur ses grosses mains poilus. Elle n'en pouvait plus, et le 2 affiché sur sa poitrine ne put la retenir. Elle pris la barre en fer et se jeta sur le cinquantenaire. Elle le frappa à la tête tellement fort que le cylindre se déforma. Il s'était d'abord vaguement débattu puis son corps ne répondit plus quand elle martela son cerveau. Quand la poussée de haine qui s'était emparée d'elle retomba elle prit du recul pour constater les dégâts. C'était maintenant le sang de cet homme qui tâchait ses mains. Et son 1 était devenu 3. Elle avait pris deux vies pour sa survie. Celle de cet individu et celle de sa grand mère. Dévastée elle tomba sur le sol et frappa le corps sans vie de cet inconnu à mains nues.
-Fais chier !
-Tout va bien j'ai entendu..
Celui qui venait d'entrer était plus jeune que son ami décédé. Ses yeux s'agrandirent quand il le vit inerte à côté d'elle.
-Toi.. Je vais t'étriper !
Il la prit par ses cheveux pour lui relever la tête.
-Tu va payer pour l'avoir tué !
Sena ne voulut rien savoir, dans la douleur physique et moral elle se laissa faire. Elle était prête à mourir pour la rejoindre. Elle la disputera sûrement pour ne pas s'être battu mais tant pis.
Il prit son couteau prêt à l'égorger. Elle ferma les yeux, prête à recevoir sa sentence. Mais.. Qu'est ce qu'il attend ? Il lâcha se cheveux. Alors elle ouvrit les yeux. Celui qui était censé la libérer du poids de la vie s'écroula, mort. Derrière elle se tenait un autre jeune homme aux cheveux châtains, épée à la main. Cette arme était tout simplement impressionnante, elle n'en avait jamais vu de semblable. Le sang sur la lame la faisait resplendir. Elle développa une étrange admiration pour cet objet.
-Tout va bien ? Tu peux te lever ?
Il y avait déjà un 10 sur la poitrine de cet inconnu. Sena refusa de prendre la main que la faucheuse lui tendait. Elle le fit très bien toute seule.
-Ah.. euh.. Désole de débarquer comme ça chez toi. Je fais mon boulot.
Son boulot ? Ah oui.. A partir d'aujourd'hui tuer était monnaie courante.
-Sortons pour parler tu veux bien ?
-Hors de questions que je suive n'importe qui !
-Je suis Shinrai. Voilà. Maintenant je ne suis plus n'importe qui.
-Non ! Je reste chez moi..
-Très bien..Bonne chance avec les prochains !
-Les prochains ? Non attends moi !
La rousse le rattrapa en allant devant lui. Quand ils descendirent les escaliers il passa ses mains devants les yeux de Sena.
-Qu'est ce que !
-Tu la connais non ? Alors je te conseille de garder les yeux bien fermés si tu veux en garder une bonne image. Ils n'ont pas fait du travail propre si tu veux mon avis.
Elle s'empêcha de parler en se mordant les joues. Elle savait pertinemment qui était le «la ». Elle se laissa guider par cet homme et une fois dehors découvrit que la brume avait disparu.
-Sena c'est ça ?
-Oui..
-On fais quoi maintenant ?
-On ?
-Quoi ? Tu ne vas quand même pas t'aventurer seule ? Si ?
-Non je comptais rester ici..
Il fut prit d'un fou rire.
-Pour vivre 3 jours à cultiver des légumes ? Et encore... Si tu ne te fais pas tuer avant.
-Je ne sais pas... Je suis perdue. Comment tu peux être aussi réactif et prêt ?
-Faut l'être. Sinon tu te fais manger. Sois tu subit sois tu met les coups. Ah ! Et prend une arme t'en aura besoin.
-Je n'ai pas dit que je venais ! Mais bon.. Je ne peux vraiment pas attendre et mourir ici.
Elle allait de nouveau entrer dans sa maison mais Shinrai l'arrêta.
-T'as la mémoire courte.. Je vais chercher ce dont on a besoin. Dis moi juste où je peux trouver ton arme.
-Ce n'est pas comme si je cachais des épées dans mes tiroirs.. Prend mon bracelet. Il est dans la commode de ma cuisine avec des flèches.
-Ok ! Ne meurs pas entre temps.
Elle souffla. Dans quoi s'était-elle embarquée ? Pendant qu'elle l'attendait elle regarda la porte d'entrée qui bougeait. Était-ce le vent ou sa grand mère qui l'appelait pour le repas ? Elle eut un doute. Elle observa ce paysage familier qu'elle voyait pour la dernière fois. Elle pensa aux enfants, aux invalides, aux froussards comme elle. Ils devaient tous être morts, où cachés prêt à exploser. Quel genre de chimère était le gouvernement pour instaurer un jeu aussi affreux ? Elle aurait aimé le savoir.
-Je suis là !
Il était revenu avec son bracelet, des flèches et un sac à dos bien rempli.
-Je rêve ta piquer des trucs sans mon accords !
-Oh pardon.. Tu préfère mourir de faim peut être ?
Elle ne répondit pas.
-L'aventure nous attend Sena.
-Aventure ? J'aurais plutôt dit guerre.
-Rabat-joie! J'essaye de rendre ça plus amusant.
Il faisait certainement l'idiot pour lui remonter le moral. Elle esquissa un petit sourire.
-Youhou.. Je suis trop heureuse.
-Shishishi allons y !
Elle lança un derniers regards pleins de remords à la maisonnette qui abritait plusieurs cadavres. Elle se promit de vraiment se battre.